Gökhan Inler et Vladimir Petkovic miseront sur le collectif à Wembley

Gökhan Inler et Vladimir Petkovic en conférence de presse, 24 heures avant le coup d'envoi d'Angleterre-Suisse à Wembley. © Oreste Di Cristino
De Wembley, Londres (Angleterre)

L’équipe de Suisse, après avoir complètement renversé la vapeur au Parc Saint-Jacques de Bâle face à la Slovénie (3-2), s’envole à Wembley pour tenter de conclure sa campagne pour l’Euro 2016 grâce à une victoire face aux Anglais de Roy Hodgson. La tâche s’annonce ardue mais pas insurmontable… mais il va falloir combler encore quelques lacunes.

À Wembley, aucun signe distinctif de tension parmi les hommes de Vladimir Petkovic. Gökhan Inler répond tranquillement aux questions des confrères de la télévision tandis que c’est avec un sourire non dissimulé que les partisans du succès slovène font leur entrée sur la pelouse du stade de la capitale britannique pour y effectuer leur entraînement. En conférence de presse, la rencontre face à la Slovénie de vendredi (3-2 à Bâle) sera fréquemment abordée.

Inler, la force tranquille

Au Parc Saint-Jacques, la Suisse a décidément frappé fort. À tel point que la qualification pour l’Euro 2016 ne semble être plus qu’une formalité. Les décisions de l’entraîneur sont plébiscitées et la Suisse s’engage dans son duel face à l’Angleterre de la meilleure des façons: sans complexe. Mais à Wembley, il s’agira de retrouver une confiance et une puissance dans le jeu; une composante pas encore atteinte – ou du moins pas largement. Peut-être la rencontre londonienne sera celle du renouveau de Gökhan Inler, et pour le coup, celui d’une Suisse prête à affronter dignement le périple français ? Il n’y a qu’à l’espérer. Pour ce faire, en conférence de presse, le capitaine de l’équipe Suisse et son entraîneur, Vladimir Petkovic n’ont eu qu’un seul objectif à déclarer: renforcer le collectif tout en affirmant distinctement que « Inler est notre capitaine« . Pour Petkovic, le doute ne semble pas persister, Gökhan est son homme fort, même s’il n’a pas été aligné vendredi face à la Slovénie.

Pour le principal intéressé, il n’est pas question de manquer à ses devoir: l’important « c’est l’équipe. Tout joueur a bien évidemment envie de jouer, bien sûr. Mais nous ne devons pas oublier notre priorité« . Le milieu de terrain d’origine turque n’a jamais eu d’autres volontés que celle de satisfaire son groupe. La prévalence de son esprit d’équipe est indéniable et ce n’est qu’avec une telle attitude que la Nati pourra s’envoler, peut-être, en France avec la marge de confort souhaitée: « L’équipe, le groupe est dans un état d’esprit positif. L’esprit d’équipe est absolument vital dans des périodes comme celles-ci. Nous savons que chaque joueur peut traverser des moments difficiles mais il ne faut jamais oublier que nous sommes un collectif et que l’entraide est essentielle dans celui-ci« , un véritable discours mobilisateur qui perpétue le rôle ô combien important d’un leader d’équipe sur le terrain.

Un leader attendu à Wembley

« Essayer d’être parfaits« … Au final, c’est à cela que ressemblerait le leitmotiv de Petkovic à 24 heures d’Angleterre-Suisse. La plénitude, la perfection est réalisable mais à une condition bien particulière à laquelle la Suisse a toujours eu passablement de peine à remplir. La recherche d’un leader au sein du contingent helvétique n’est pas évident. Les joueurs se démènent tous autant qu’ils sont mais il n’est pas aisé de repérer un capitaine digne de ce nom dans un effectif qui a longtemps apposé toute la responsabilité du leadership sur un Xherdan Shaqiri encore trop fragile: « Nous avons réellement une équipe forte avec de grandes individualités – débute Petkovic – C’est dans un esprit combatif que nous effectuerons un match test très important face à l’Angleterre demain« . Mais il manque un élément central dans le mécanisme helvétique pour que l’équipe nationale puisse rivaliser face aux meilleures nations européennes et mondiales. Qui peut soutenir et endosser, sur ses épaules, la tunique de leader ? Les choix sont variés. Nul doute qu’Inler ait d’ores et déjà composé dans ce rôle clé mais le temps a peut-être emmené avec lui un brin d’efficacité et de solidité que le milieu de terrain d’origine soleuroise peine à retrouver.

Mardi soir, dans l’antre du football européen, l’équipe de Suisse et Petkovic auront plusieurs cordes à leur arc; titulariser Breel Embolo, soutenir la réinsertion de Gökhan Inler ou encore favoriser la productivité de Xhaka et Shaqiri – peu inspirés vendredi à Bâle – en imposant un jeu nettement offensif. Dans tous les cas, ce match au sommet du groupe E n’a rien d’un parcours de santé pour les Suisses; en effet, ils seront, sous l’œil hagard de leur sélectionneur, contraint à une excellente prestation car la mathématique du classement ne leur est toutefois pas assurée. Le sélectionneur de l’équipe rouge et blanche résume la situation d’un simple: « Nouveau jour, nouveau match« , avant de conclure: « Demain (ndlr, mardi 8 septembre 2015, 19h45 locales), est un match très important. Nous devons démontrer nos capacités et notre force mentale dans n’importe quelle situation de jeu. Les fautes individuelles peuvent être rapidement dangereuses, c’est pourquoi, il va falloir être productifs et proactifs« . Un discours partagé par son capitaine Inler: « Ça reste un match international et une rencontre de qualification. Nous tenons à cœur à ce que nous décrochions officiellement notre billet pour la France le plus rapidement possible« . Pour ce faire, il va falloir marquer des points au Wembley Stadium.