Les dernières bougies ont été soufflées au Paléo

Kev'Adams est venu présenter la dernière de son spectacle "Voilà Voilà" au Paléo. © Oreste Di Cristino

Recette secrète ! Le Paléo a enchanté son public pour sa 40e édition. Face à la fatigue cumulée, l’énergie est restée explosive pour le final de dimanche. En guise de synthèse, un récapitulatif de la semaine. Clap de fin sur le terrain de L’Asse.

Pas de surprises ni d’incompréhension, la 40e du Paléo Festival a, une nouvelle fois, offert des spectacles de très grande qualité. « Les légendes ont assuré », lance d’entrée le programmateur Jacques Monnier lors de la conférence de presse de clôture du Festival. Passionnés de musique, et encore davantage après une longue carrière, les artistes ont démontré qu’ils sont encore capables de faire de grands concerts. « Les nouvelles générations – continue Jacques Monnier – ont encore à apprendre des années 70 et il est clair que cette édition entrera dans les annales du Paléo ». Il y a une envie indéniable de partage de la part des artistes, à l’aune de Robert Plant qui a donné un concert d’anthologie ; « après une telle carrière, encore un tel charisme », résume le programmateur susmentionné. De plus, Johnny Hallyday, malgré beaucoup de scepticisme et de curiosité au début, est finalement parvenu à introduire encore plus de rock et de blues dans son show ; un retour triomphant, 19 ans après. Quant à Véronique Sanson, rachetée après son concert peu enchanté de l’année 2000, est repartie heureuse de cette nouvelle édition du Paléo, tout comme Robbie Williams qui a livré un splendide concert d’ouverture, « un peu cabotin ».

Tout en restant sur la Grande Scène, d’autres belles (et nouvelles) figures ont tout autant enchanté cette 40e édition du Festival sur le terrain de L’Asse, telles The Script – les trois irlandais n’avaient jamais joué en Suisse Romande – les deux Vincent (Veillon et Kucholl) dans leur spectacle 120’’ présente le Paléo, qui ont accepté « un sacré challenge de sortir de leur local et se montrer en “one shot” devant 40’000 personnes » ou encore Christine & The Queens, qui a été la sensation francophone de cette édition 2015. Malgré une scène trop petite, l’affluence de son show a promis des moments extraordinaires. Et finalement, de très belles révélations avec Faada Freddy – qui a captivé le Détour grâce à son soul et gospel charmants – Puts Marie ou encore Duck Duck Grey Duck qui ont tapé dans l’œil d’un public absorbé. Explosion de Caca, quant à eux, ont offert un superbe cadeau à leur public – pour leur tournée d’adieu – en invitant Henri Dès en guest-star de leur prestation. Juste « énorme », termine Jacques Monnier !

Daniel Rossellat : « Un bilan général excellent »

Avec les festivités du 40e anniversaire, le directeur du Paléo Festival, Daniel Rossellat n’avait qu’un seul regret : ne pas avoir eu le temps pour se balader auprès « des scènes découvertes, y compris le Village du Monde ». Mais rien ne rebute le syndic de Nyon ; le bilan général est tout simplement excellent : « Il y a eu des ondes positives sur le terrain de l’Asse, beaucoup d’amitié et de respect de la part de tout le monde ». On l’imagine, des sensations très fortes à l’occasion de ce 40e anniversaire avec « la convergence des efforts dans un état d’esprit extraordinaire ». Au gré des installations artistiques, Daniel Rossellat affirme sa grande satisfaction pour cette nouvelle édition de son Festival. Élogieux, il affirme que « le Village du Monde avait un côté exotique et bucolique et [que les festivaliers] ont su apprivoiser cet univers. De plus, grâce à la HES, nous pouvons toujours compter sur une touche d’innovation chaque année ».

Au niveau de la météo, ce 40e anniversaire a également gâté ses pensionnaires, au bon et au mauvais sens du terme. Avec la présence de tous les types de temps possibles, le Paléo version 2015 a offert « un échantillon de tout ce qu’on pouvait entrevoir durant le mois de juillet », confirme, non sans un sourire, Daniel Rossellat. Assez au final pour convier les festivaliers à noter le rendez-vous de l’an prochain qui aura lieu du 19 au 24 juillet 2016. Le syndic de la ville de Nyon confirme, en outre, que « pour l’édition 40 + 1, [il y aura de la] recherche d’innovation et de surprises, une très belle énergie et beaucoup d’inspiration ». Le Village du Monde sera dévoué, en 2016, aux pays celtiques avec des musiques très festives et folkloriques remises au goût du jour, « aussi bien au niveau gastronomique que des breuvages » conclut, satisfait, Rossellat.

Les photographes au Festival

Sans mettre les pieds dans une panade périlleuse – et indigeste souvent – il n’eût été possible de conclure la conférence de presse dominicale sans avoir un mot, une consolation ou mieux, un rassurement concernant le travail de la presse et, plus précisément, celui des photographes durant le festival. Face aux fosses fermées à l’occasion du spectacle de Johnny Hallyday ou aux restrictions de plus en plus poussées pour la présence des photographes lors des plus grands concerts – non seulement au Paléo mais aussi lors d’autres festivals de grande renommée – le droit de la presse se dit bafoué et négligé. Pourtant, il n’en est rien, ou pas grand chose; l’esprit des organisateurs, Daniel Rossellat en tête, laisse volontiers le champs ouvert pour les professionnels. 234 médias pour plus de 10’000 accrédités ont reçu le libre droit de couvrir la 40e édition du festival. Le Paléo, répond le directeur de l’événement, est le « rendez-vous des professionnels du spectacle avec 534 pros du spectacle à travers le monde qui s’y rencontrent », avant de continuer : « ce qui s’est passé peut agiter, on comprends. On accrédite 118 photographes et on a toujours fait en sorte que le médias, quels qu’ils soient, puissent travailler dans de bonnes conditions ».

Daniel Rossellat – il l’avoue – connaît le métier de journaliste et le respecte pour l’avoir pratiqué dans ses années passées. Tout est “simplement” question des conditions prêtées par les artistes à leur arrivée sur le lieu du festival. « Les consignes n’arrivent pas trois mois avant et quand elles arrivent, il faut faire une pesée d’intérêt », se défend le Nyonnais. Nul n’omet les pressions faites par les artistes mais le syndic de la Ville de Nyon affirme que ces contretemps n’ont constitué qu’un « épiphénomène de la semaine ». Au final, pas le sentiment qu’il y ait de nouvelles règles imposées et la plupart du temps, il s’agit de cas particuliers : « Sur 125 spectacle, il a fallu improviser uniquement sur deux », pas de quoi jaser, en effet !