Daniel Rossellat annonçait certaines touches de nostalgie assumée en conférence de presse de présentation de la 40e édition du Paléo Festival de Nyon ; un certain nombre de légendes et des pellicules des précédentes éditions sont à même de revigorer la mémoire des plus anciens festivaliers du siècle dernier. Un anniversaire, c’est également l’occasion d’innover et de s’offrir des cadeaux inédits, dixit le syndic de Nyon. Cap sur le Paléo version 2015.
En 1976, dans la vieille salle communale de Nyon, le regretté John Renbourn et le célèbre groupe de l’époque (et encore actuel, attendu vendredi aux Arches) Malicorne avaient donné le premier élan à ce Festival « entre amis ». 40 ans plus tard, c’est à une toute aussi charismatique célébrité que revient l’honneur de démarrer le même événement, devenu l’un des plus grands festivals d’Europe. Robbie Williams a été le premier invité d’honneur de cette 40e édition à fouler les planches de la Grande Scène à Nyon. Accompagné de sa traditionnelle extravagance et de ses nombreux tatouages, le chanteur britannique, ex-Take That, a littéralement embrasé le Paléo de par son explosivité scenique et sa grâce qui ont nourri à satiété les nombreux festivaliers venus l’applaudir. Un claquement de main, puis deux et la foule s’émerveille devant le halo et le jeu de lumières qui contournaient la célébrité. La version 2015 du Festival, à l’aune des précédentes, exalte les âmes des plus jeunes et des plus aguerris, glorifie un parc, une ville, une région d’une beauté et d’une culture musicale riche et variée et enfin marque un point culminant à des vacances ensoleillées. Mais au-delà des grandes voix de la musique, le Paléo offre également l’occasion de découvrir un monde alternatif. Des explorations artistiques et propositions insolites sont à visiter toute la semaine sur le site. Un site isolant mais fédérateur à la fois ; loin du brouhaha urbain et des attentes journalières, le Paléo se veut aussi être un lieu unique de rencontres. Pendant sept soirées, l’évènement recueillera 50’000 festivaliers dans cette ville éphémère qu’est Nyon.
Deux premières soirées renversantes
Une programmation éclectique, voire même hypnotique par moments, a transporté le public du Paléo vers des univers uniques et variés. Ainsi lundi, le Club Tent a lancé sous ses projecteurs le groupe Explosion de Caca qui entamait, à Nyon, la première date de leur tournée d’adieu. Intrépide et extravagant à souhait, le duo helvétique composé de Mouloud Rochat et Obi Wan Pichon, a arboré un style complètement déjanté depuis 15 années, malgré une rupture en 2003. De plus, après une re-formation inattendue en 2009 et un passage remarqué dans « la France a un Incroyable Talent » en 2013, Explosion de Caca est venu partager au Paléo et avec son public une des dernières représentations totalement folles mais innovantes de leurs reprises musicales. Un style qui ne sera pas passé inaperçu en cette 40e édition du Festival.
Sur un autre registre, suite à une halte très appréciée de Robbie Williams en première journée, l’euphorie et la magie n’avaient pas baissé à l’annonce du riche programme proposé à la grandissante assistance de la Grande Scène mardi. Arno, plus de 45 ans de carrière et de disques, une voix rauque mais lucide, un univers placide et frénétique à la fois et polyglotte dans son répertoire de chansons, a galvanisé son public en fin d’après-midi. À coup de rock’n’roll et d’accordéon synthétique dans sa chanson « Les Filles Du Bord De Mer », l’artiste belge a su réunir des spectateurs de tout âge. En outre, chanteur très fédérateur et multilingue (français, anglais et néerlandais), le Flamand de 66 ans a été l’un des premiers artistes à croire en la solidarité européenne. Avec the « European Peace Collectif » présenté au Paléo, Arno n’a d’ailleurs pas caché son admiration pour son continent. Dans un message adressé aux Grecs, le grand bonhomme n’a pas manqué de rappeler que « nous sommes quand même tous des européens » dans sa chanson intitulée « Putain Putain ».
The Script, trois irlandais dans le vent
Attraction de la soirée, la venue du groupe The Script sur les plaines de l’Asse. Tonitruants et populaires, les trois irlandais ont donné une heure de plaisir à leurs jeunes fans. Selfies et bains de foule pendant toute une moitié de la représentation, Danny O’Donoghue, le chanteur du célèbre groupe british, a exacerbé toute sa mouvance sur la scène principale du Paléo. Mais cette apparition a aussi permis la promotion de leur dernier album « No Sound Without Silence » sorti dans les bacs le 12 septembre 2014. Apparus aux alentours de 21 heures, les trois membres de la band ont rapidement entonné les titres de leurs trois derniers singles « Superheroes » (2014), « No Good In Goodbye » (2014) et « Man On A Wire » (2015). Trois succès planétaires qui semblent annoncer une suite audacieuse et pleine de succès au trio irlandais.