Luke Hilly & The Cavalry est un groupe de blues valaisan composé du Genevois Luc Monsciani et Gianluca Cavalera. Présents au Blues Rules Crissier Festival, le duo a assumé pleinement son extravagance sur scène. Chemise, bretelles, chapeau de yodleur, sette e bello et accent napolitain, Luke Hilly (nom de scène) et son camarade de concert ont littéralement soulevé le public crissirois sous le rythme d’un blues country et provençal. Un air de montagne! Interview.
Vous présentez sur scène un style musical qui varie entre le blues, le country et le folk. Comment cet univers est venu à vous ?
Au départ, avec mon ancien groupe à Genève, on était partisan d’un style se rattachant au punk-rock. Puis j’ai changé et je me suis tourné vers la folk parce que j’aimais beaucoup ça. J’ai fait une tournée d’un mois aux États-Unis juste avec ma guitare et mon harmonica. En revenant, j’ai déménagé pour venir m’installer en Valais et j’ai rencontré Gianluca. Ensemble, on a très vite sorti la guitare et l’harmonica au bord d’un lac ou dans un champ, juste pour s’amuser et le duo s’est alors formé. On a trouvé un juste compromis entre la folk et le blues, les deux styles que nous aimons et les deux styles se retrouvent souvent dans nos musiques.
Scott H. Biram vient lui aussi de la scène punk. Tu as déjà eu l’occasion de l’écouter dans ce registre ?
Non, malheureusement je ne le connais pas du tout. Mais de ce que j’ai entendu en soundcheck (ndlr, les répétitions), c’est impressionnant. Il joue tout seul et il a énormément de présence. C’est incroyable ! C’est du boulot pour parvenir à un certain point technique au niveau de la guitare et du chant et de tout englober pour se produire. Il y a certains groupes, où ils sont cinq et ils n’arrivent pas à faire sonner aussi bien que la plupart des one-man-bands comme Gunnar (ndlr, Bror Gunnar Jansson) que l’on a vu hier (ndlr, 29 mai). En tout cas, de ce que je peux dire de Scott, c’est qu’il est très fort.
Je pourrais caractériser votre style vestimentaire et musical comme étant très « primitif », notamment Gianluca qui s’apparente sur, scène, tel le typique yodleur suisse.
Oui, en même temps on vient du country-blues. Quand on voit certains américains qui font du yodle, je peux dire qu’on en est pas si loin en effet. Ensuite, au niveau vestimentaire, il faut dire que ce sont des tenues qu’on aime bien. Personnellement, je ne suis pas tous les jours en T-Shirt… Je suis plus fréquemment en chemise et il m’arrive [comme sur scène] de mettre des gilets, des bretelles et même des bicolores au pieds. Ce sont des vieux habits auxquels je tiens beaucoup même si ce n’est pas foncièrement pour se donner un style ou créer notre marque de fabrique. Les personnes qui nous rencontrent voient tout de suite où on va les mener (musicalement). Ils sont prévenus. Notre code vestimentaire est un peu comme une étiquette qui nous est collée sur le front.
Un dernier mot sur le Blues Rules. Que vous a inspiré ce public ?
Alors, il faut dire qu’on a été invités très chaleureusement l’année passée mais malheureusement, on avait déjà des concerts de prévu. Les organisateurs (ndlr, Thomas & Vincent) nous avaient découverts sur une radio française et avaient adoré ce qu’on avait fait, d’où leur invitation répétée cette année. Ce festival est juste incroyable. Il est petit mais surtout très dynamique. L’accueil… n’en parlons pas. Je n’avais jamais vu auparavant des personnes porter mon matériel sur scène. J’ai toujours porté mes instruments et mes amplis moi-même. Le temps est magnifique et il reflète une organisation incroyable. Le public est lui aussi extraordinaire et, en plus, il ne s’attend qu’à du blues. Donc on sait automatiquement qu’on est les bienvenus, ce qui n’est pas forcément le cas dans des festivals plus éclectiques.
Merci beaucoup et une très bonne suite.