Scott H. Biram est spécialement venu du Texas pour participer au rendez-vous, désormais incontournable, du Blues Rules Crissier Festival. Figure de parrain de la soirée en compagnie de ses compatriotes mississippiens, il a au fil des années conquis son propre public en Suisse. Interview.
Scott, vous faisiez de la musique Punk avant votre « reconversion » dans le blues. C’est Lightnin Hopkins et Leadbelly qui vous ont tourné vers d’autres horizons ?
Oui et bien d’autres encore. En fait j’écoute encore de la musique Punk et tous ces artistes m’apportent énormément de joie dans mon cœur, de la joie de vivre ! Je joue ce genre de musique parce que ça me rempli de bien-être. Vous savez j’ai grandi avec du Blues et du Bluegrass et après, entre tout ça, au lycée j’ai connu le Punk-Rock. Puis, vers mes vingt ans, je suis revenu vers le Blues et ses fondamentaux et maintenant je mélange le tout: Blues, Bluegrass, Country, Punk-Rock, Heavy Metal… Je mixe le tout pour en faire du gâteau.
Donc vous aimez jouer divers styles de musique, sans vous restreindre au Blues ?
Oui parce que c’est ennuyeux de ne faire qu’une seule chose. Le Blues, c’est merveilleux. Je pense que les fondements de ma musique viennent du Blues. Mais j’ai le sentiment qu’il faut que je fasse un effort pour faire toutes sortes de musique. Tout se passe dans mon cerveau de schizophrène (rires) et je dois faire de la musique empreinte de folie !
Quel effet vous procure le public suisse ?
Oh c’est bien ! Ça fait maintenant dix ans que je viens ici. C’est toujours bon de jouer devant les suisses, les français, les allemands, les italiens, peu importe… On s’y met peu importe où on est ! Il n’y a aucun problème pour ça, on s’amuse où qu’on aille !
Trouvez-vous que le public européen est différent du public américain ?
Oh c’est différent mais au début, quand je suis venu pour la première fois, je n’avais pas beaucoup de fans ici et c’était comme si je devais tout recommencer une nouvelle fois. Mais maintenant que ça fait longtemps que je viens ici, ça commence à devenir similaire à ce qui se passe à la maison. Vous savez des fois j’ai dans les quatre-cent cinquante personnes à mon concert, et je trouve ça génial ! L’Europe est devenue ma deuxième maison. Je suis venu tellement de fois et j’ai beaucoup d’amis ici maintenant. C’est comme si je venais rendre visite à ma famille, c’est génial.
Le grand public vous effraie ?
Non, que je joue devant un grand public ou dans une atmosphère plus intime, je ressens la même chose. Quoi qu’il en soit, il s’agit de mettre tout son cœur dans sa musique et de transmettre ça aux gens en face de toi.
Ne ressentez-vous pas quelque chose de spécial, comme une connexion avec la foule ?
(Chantonne avec une voix parodique) Ce que je ressens, c’est que j’ai rendu ma maman fière de moi !
Quelle est la particularité d’avoir quatre guitares sur scène ?
Alors, il y en a une qui est ma bonne guitare principale, une qui est ma guitare Heavy Metal, et les deux autres sont encore réglées différemment. Des fois je ne peux pas m’asseoir pour prendre le temps d’accorder ma guitare alors que j’ai un public en face de moi, ça prend beaucoup de temps de le faire. Surtout si tu as fumé un joint (rires). Je préfère avoir mes guitares déjà préparées correctement pour être prêt à mettre le feu! C’est tout ce qu’il faut !
Et enfin, pourquoi aimez-vous autant le whisky ? On a cru comprendre que vous en buviez beaucoup, est-ce bien vrai ?
Oh, il fut un temps où j’aimais boire beaucoup de whisky. Maintenant j’aime en boire un peu car avec le whisky je finis soit par baiser, soit par me battre, sans pouvoir distinguer l’un de l’autre ! C’est bon, c’est cool, ce soir je ne bois que de la bière et peut être un peu de whisky sur scène… Oh j’avais ce détail !
Ça a un lien avec la culture Texane de boire beaucoup de whisky ? Ou c’est juste vous ?
C’est une culture mondiale ! Ce qui est marrant quand tu viens en Europe, c’est que tout le monde est là genre « Jack Daniel’s ! Jack Daniel’s ! Jack Daniel’s ! » et moi je me demande pourquoi tout le monde ici aime le Jack Daniel’s ? C’est un des whisky les plus merdiques (rires) !
Thank you Scott !